Les jeunes gens se posèrent dans les jardins royaux. Aerin savait qu'elle n'avait pas beaucoup de temps à passer avec lui et elle essayait d'en profiter au maximum.

- Je vais pas pouvoir rester longtemps ma belle, ton frère m'attends...

-Comment va Lysandre ? 

- Tu le connais, toujours autant râleur et ronchon! Ce serait bien qu'il vienne te voir au château de temps en temps, mais il est très occupé tu sais.

- Je ne suis pas naïve, je sais qu'il me déteste.

Méliel se posa à côté de la princesse pour essayer de la rassurer.

- Ton frère t'aimes n'en doute jamais. 

- Mais je sais qu'il veut fuir le joug de notre père, il fuit le château de plus en plus et comment lui en vouloir? Il est libre lui, pas en captivité.

- Si je pouvais je te ramènerais avec nous.

- Ma place est ici, tu le sais bien. J'espère juste que tu viendras ici plus souvent...

- Je te le promets princesse. Je reviendrais toutes les semaines, je ne t'abandonnerai jamais.

Le jeune homme se perdit dans ses réflexions. Il espérait plus que tout pouvoir la sortir de cette prison dorée. Il s'en faisait la promesse.  

(...)

Sur le chemin du retour, il fit une halte dans son repère ainsi que celui de son meilleur ami.

Méliel connaissait Lysandre depuis le jardin d'enfant. Il côtoyait la famille royale car il avait été nommé pour y travailler en assistant le prince dans tout ses déplacements et activités. Seulement leur lien hiérarchique se consolida vite en une sincère et solide amitié. 

- Enfin. Qu'est-ce qui t'as pris autant de temps? 

- J'étais au palais...

- Laisse moi deviner, tu es venue voir Aerin? 

- Tu lui manque Lys', elle dépérit sans toi là-bah...

- Tu sais ce que j'en pense, il est hors de question que j'aille la voir. Je ne côtoie pas les traîtres qui se dressent devant ma route.

- Elle n'est pas comme ça, elle déteste au moins autant ton père que toi. 

- Mais elle le suit aveuglément. D'ailleurs tu devrais arrêter de te préoccuper d'elle comme ça, tu sais à qui elle est promise non? C'est une princesse pas une paysanne, elle ne finira pas ses jours avec un écuyer. 

Cette petite pique toucha Méliel au plus profond de lui même mais il n'en laissa rien paraître.

- Je ne porte qu'une profonde affection envers elle.

- À d'autres soupira Lysandre. Bon suis moi, j'ai de nouvelles informations à te faire parvenir.

En rentrant dans la petite maison délabrée, Lys' s'approcha du bar pour se faire un petit remontant. 

- T'es au courant des rumeurs? Demanda Méliel à son meilleur ami. Cette histoire de terrienne... Il paraît que ce sont elles les nouveaux gardiens mais je ne peux pas y croire. Ça paraît complètement insensé. Tout le monde en parle en ce moment.

- C'est pourtant vrai, j'ai chargé Daeron de les trouver. Apparemment, leur couronnement est pour bientôt. 

- Tu as quoi? s'étrangla son ami, interloqué.

- Il a réussi à se faufiler dans le palais des Oracles et a entendu leur conversation. C'est l'un des rare à avoir une magie assez puissante pour débarquer sur leur planète sans risquer l'asphyxie. Il lui a fallu seulement quelques heures pour retrouver leur aura magique.  

- Déjà comment tu peux faire confiance à ce type et à sa soeur? Ensuite, ça ne choque que moi que des terriennes viennent sur notre planète ? C'est quelque chose qui ne s'est jamais produit dans tous nos manuels d'histoire ! 

- Je ne lui fait pas confiance justement et je le tient à l'oeil, tu peux me croire je sais ce que je fais. Ce petit con serait capable de se la jouer solo mais je sais comment le garder sous mes ordres. Ensuite, je mettrais ma main à couper que le gouvernement à quelque chose à voir la dedans, notre but c'est justement de le prouver, on a enfin une preuve pour les faire tomber. 

 - Et si elles pouvaient nous aider dans notre plan? 

- Hors de question ! s'énerva Lysandre. Je n'ai pas besoin de stupides et inutiles terriennes pour m'aider. Pas besoin de faire ami ami avec des gamines qui sont à la botte du gouvernement. Elles ne viennent pas d'ici et ne seront pas les bienvenues, pour personne. 

Méliel soupira, c'était pour l'instant vain de raisonner son meilleur ami, il était tellement borné.

Mais il avait peur, peur que son l'ambition et son individualisme le mène à sa perte.

(...)

Quelques jours plus tard, dans un tout autre monde, les filles étaient enfin réunies dans le parc le plus éloigné de la ville dans le but de tester leurs nouveaux pouvoirs. Il était tard et il n'y avait personne aux alentours, malgré tout elles n'étaient pas très rassurées. 

- Très approprié de venir ici en talon Ness. Au cas ou tu l'aurais oublié on vient pour s'entraîner pas pour faire un défilé. 

- Désolé si tu t'habilles comme une plouc tous les jours mais c'est pas mon cas. Et même comme ça je vais te surpasser.

- Alors non on vient pas ici pour titiller vos égo surdimensionnés, c'est pas un combat. Et soyons sur nos gardes, des gens peuvent venir ici à tout moment.

- Han' a raison soupira Sasha. Bon je commence, je vais re tester la technique de la dernière fois.

Elle se plaça devant ses amies, les poings dressés devant elle et ferma les yeux pour se focaliser sur ses mains. Un rayon de chaleur parcourut son corps mais ensuite il laissa place à du vide et rien ne sortit de ses poings.

- Je comprends pas, ça fonctionne plus ! 

- Laisse Sasha, ne force pas ce sera pire dit Liz' qui commençait à se concentrer à son tour. 

- Qu'est- ce que tu fais? Se questionna Hanaé? 

- Chut, j'essaie de m'envoler...

Une énergie s'empara de son corps et Liz' commença à décoller ses pieds du sol. 

- Merde je pensais pas que ça marcherait! Les filles, je... je crois que je m'envole vraiment ! 

Ses amies restèrent subjuguées par le spectacle qui s'offrait devant leurs yeux.

Spectacle qui fut de courte durée. La jeune femme n'arrivait plus à contrôler ce débordement d'énergie et des étincelles de magie s'échappèrent de son corps. 

- C'EST QUOI CE BORDEL?!! 

Son corps ne lui obéissait plus et elle s'élança à toute vitesse à travers le parc, frôlant dangereusement le lac.

- NON STOP, STOP !! STUPIDES JAMBES, POSEZ VOUS TOUT DE SUITE ! JE SUIS TROP JEUNE POUR MOURIR ! 

Soudain ses jambes se stoppèrent, sans doute grâce à la peur qui affluait dans tout son esprit. Seulement elles ne se posèrent pas bien tranquillement sur le sol et elle s'écroula de tout son long sur les fleurs qui, heureusement, amortirent sa chute.

- Aïe. Je crois... J'ai entendu quelque chose craquer là. Les filles, un peu d'aide serait la bienvenue.